Millenium

La reine Lisbeth

L'histoire

Celle du livre, en plus serrée.

Les plaisirs du film

La paresse : un plaisir ambigu. Comme tous les spectateurs connaissent par cœur l'histoire, la salle ne vibre pas. Un peu l'impression d'une projection des Feux de l'amour dans une maison de retraite. Alors ? Puisque l'intérêt ne vient pas des rebondissements, d'où naît-il ? De la curiosité. De voir comment les personnages et les scènes du film sont transposés. Et l'impression étrange d'aller voir un thriller dont on vous a raconté non seulement la fin mais aussi toutes les scènes. Impression confirmée par la mise en scène très fidèle, scotchée au livre, sans interprétation aucune, de peur de froisser le nombreux et sourcilleux lectorat.

Le passage à l'écran. A vrai dire, on aurait préféré voir le film avant de lire le livre. Ce dernier, écrit comme un gros scénario, sans aucune qualité littéraire, comporte des pages et des passages ennuyeux, inutiles, dont le film se passe avec bonheur. On ne s'ennuie pas, mais on note les effets les plus grossiers (la musique, lourde comme un 38t). Le peu d'inventivité de l'ensemble (comment aurait filmé Tarantino, Woo ou Lynch ?) rend surprenantes les scènes "dures", comme le viol de Lisbeth, ainsi qu'un stylisme un peu "sale" plutôt intéressant.

Lisbeth, bien incarnée par Noomi Rapace. Aussi bien physiquement que dans le caractère. La violence contenue, ses frémissements affectifs, passent par un jeu précis de l'actrice. Et sa nervosité rend encore plus molle la prestation du pauvre Blomkvist, pâle pâte informe, aux faux airs de feu Maurice Ronet et de Johnny.


fiche film

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