Prometheus


L'origine du monde

L'histoire

Un vaisseau spatial part à la rencontre des créateurs de l'humanité

Les plaisirs du film 

L'esthétique Alien, bien sûr non seulement respectée, mais aussi magnifiée. La biomécanique de Giger trouve ici des développements superbes, de la combinaison des Ingénieurs à leur salle de pilotage, en passant par les urnes. Androïde au sang blanc, ruisseau de liquide noir et gluant, auto-opération en cabine robotisée de Noomi Rapace  : le mélange métal/viscosité, signature de la saga, met toujours aussi mal à l'aise, donne aux images une sensualité répugnante, met en avant la fragilité de la chair et sublime la monstruosité, sans jamais atteindre les sensations procurées par le premier Alien, le plus mystérieux et donc le plus effrayant. Cet opus joue sur le spectaculaire, pas la peur.

Le primitif sophistiqué. Dans ce film de forme, dans cet univers de science-fiction aux vaisseaux puissants, aux décors lisses, le primitif reste au cœur. Pour allumer la salle de pilotage, les Ingénieurs utilisent une flûte, un petit pipeau. Pour dégommer un humain "contaminé", le lance-flamme est de rigueur. Pour recoudre le ventre de Noomi Rapace, l'ultra-sophistiquée cabine opératoire lâche une bordée d'agrafes. Sans parler des grottes, des écritures rupestres, des monuments rappelant des huttes d'adobe.

Les avatars de la lumière, très inventifs et sources d'images étonnantes : les sphères chargées du relevé topographique et leur rayon rouge, le planétarium sublime et poétique des Ingénieurs, l'éclairage jaune émanant du col de la combinaison des cosmonautes...

La sexualité latente. Très peu présente entre les personnages, furtivement évoquée entre le Capitaine et Charlize Theron, elle émane des créatures, celles créés et stockées dans les urnes par les Ingénieurs. La première apparition de la créature montre une sorte de phallus sorti de la nappe noire, qui en s'ouvrant évoque un sexe féminin, avant de pénétrer la combinaison du biologiste puis sa bouche à la manière d'un viol sauvage. (Attention spoiler >) La deuxième apparition de la créature, dans le bloc opératoire, lorsqu'elle a grandi, témoigne aussi de cette double sexualisation, mi-phallus mi-vagin dentée. Pénétrations, viscosités, accouplement atteignent leur paroxysme lors de la lutte-copulation entre l'Ingénieur et la bête, dont naîtra notre Alien bien connu.

L'ambiguité de David, assez finement travaillée tout au long du film.

Les références cinématographiques incessantes, aux autres épisodes de la saga, à Planète Interdite, à Kubrick, à Hitchcock... Références qui parfois alourdissent le film, déjà plombé par ailleurs par des dialogues à tendance religion gloubiboulga superfétatoires.

Y aller ? Oui.

Aucun commentaire: