Nightwatching

The Rembrandt code

L'histoire

Rembrandt dénonce un crime en truffant son tableau La ronde de nuit de détails accusateurs.

Les plaisirs du film

Retrouver Greenaway et toujours ce même plaisir mêlé d'agacement. Toujours un peu trop long, un peu trop bavard, un peu trop difficile au début. Une théâtralité parfois énervante. Et puis on se convainct qu'un style aussi fort et unique mérite bien de s'accrocher. On est alors largement récompensé.

Les lumières magnifiquement travaillée, qui donne parfois l'impression de contempler un tableau dont les personnages seraient en mouvement. Le stylisme de façon générale, même dans le dépouillement calviniste, frôle le baroque : on dépeint une vie d'artiste et le vice de ses commanditaires.

Le cheminement du film, éclaté au début, truffé de noms que l'on doit vite reconnaître pour suivre l'intrigue. Puis les éléments se mettent en place, se répondent, se combinent, pour atteindre à la fin l'explicite. Toutes les questions trouvent leurs réponses : dans le tableau, pourquoi ce coup de mousquet visible entre les deux chapeaux du centre ? Pourquoi l'ombre portée de la main du personnage central sur le sexe de son compagnon de droite ? Que fait cette carafe dans la main de la jeune fille blonde ?

La réflexion sur la vision : que voit-on dans un tableau ? Peut-on encore le comprendre sans contexte historique ? Sinon, peut-on inventer une signification à partir d'une interprétation personnelle, comme le fait Greenaway en inventant une intrigue fondée sur une observation attentive et imaginative de La ronde de nuit ?

Le personnage de Rembrandt lui-même, drôle et emporté, l'évocation de sa vie : ses 3 compagnes (la blonde alter-ego, la brune sexuelle, la rousse pure), ses origines modestes, sa déchéance. Et le parallèle entre la mise en scène d'un film et d'un tableau : castings, composition, choix de costumes, gestuelle...

Le lit de Rembrandt, pièce majestueuse et monstrueuse, montée sur roues et piédestal, garni de tiroirs. Je veux le même.

fiche film & séances

Aucun commentaire: