J'ai toujours rêvé d'être un gangster

Les totos flingueurs

L'histoire

Les destins de gangsters losers de tout poil se croisent autour d'une cafétéria.

Les plaisirs du film

Le cran de s'imposer des règles du jeu difficiles : cadre carré, noir&blanc, humour à froid, découpage en sketches. Du coup, le film est forcément une curiosité, attachant comme tel, malgré le "faux rythme" de certains passages. Une volonté d'écrire dans un style personnel.

Anna Mouglalis. Sa démarche de catwalk pour porter un plateau de pressions, épaules en arrière, la tête tirée par un fil vers le ciel. Son jeu frémissant, aux aguets comme une biche dont elle a aussi les yeux. L'humour détaché dont elle fait preuve ici, en apportant toujours un décalage à son vrai-faux personnage de serveuse, par son physique, sa gestuelle, sa voix-allure.

La poésie des situations et la justesse du jeu, notamment dans Pourquoi tu veux mourir, petite ? et C'est fou ce que le monde change, dans lequel on savoure les retrouvailles avec Terzieff, superbe acteur de théâtre habité, et avec Jean Rochefort, dont une scène (l'évocation du plaisir de pisser dehors à l'aube) emporte le morceau.

La famille cinématographique et artistique que Benchetrit crée. On sent l'amour tisser les liens d'une tribu. Amour pour Anna Mouglalis, bien sûr. Mais aussi pour Trintignant, dont on aperçoit le portrait jeune homme. Pour les musiciens et les chansons de la BO. Pour les comédiens du film, et pour les autres, pour les cinéastes (Jarmusch) ou les films (on pense à Buffet froid). Et pour sa fille, au sein sur l'affiche.

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