Monika

La parenthèse enchantée

L'histoire

Un jeune couple quitte le fracas de Stockholm pour un été d'amour et d'eau fraîche, avant le retour aux choses sérieuses.

Les plaisirs du film

Le visage d'une stupéfiante mobilité du sex-symbol de l'époque, Harriet Anderson, "génie cinématographique" selon Bergman lui-même, âgé de 35 ans en 1953, quand sort Monika.

Le premier regard caméra de l'histoire du cinéma, tellement dense et intense qu'il en devient indéchiffrable, ce qui interdit de réduire le personnage de Monika à aucun cliché : femme libérée, monstre d'égoïsme ou manipulatrice.

Le travail remarquable sur les sons, du vacarme de la ville, exploré dans toutes ses nuances, au silence de l'île.

La beauté de la parenthèse de l'été, avec une nature primitive magnifique, rehaussée par le noir et blanc. La sauvagerie des personnages tout entier à leur plaisir, leur fantasme du "toi et moi contre le monde entier". Le retour à l'animalité, lors de la scène du rôti.

La troisième partie du film (après la première, la ville oppressante et la deuxième, l'état de nature), scène de vie conjugale. Le fruit de la liberté totale est un enfant, jeté dans cette idylle comme un pavé dans la mare, comme un rappel brutal du principe de réalité.

Le style : les débuts du Bergman disséqueur des couples, mais aussi certaines scènes empruntant au néo-réalisme italien (la famille de la jeune fille) et d'autres annonçant la nouvelle vague.

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