There will be blood

La créature de l'or noir


L'histoire

L'ascension d'un chercheur de pétrole névropathe.

Les plaisirs du film

Le climat toujours "borderline". Les premières images du film, muettes, fonctionnent comme un prologue où la folie s'installe : la musique d'ouverture (guitare de Jonny Greenwood, Radiohead) évoque celle de Shining et le personnage de DDL, Plainview, rappelle parfois le père possédé incarné par Nicholson, entre bonhomie sarcastique et sauvagerie pure.

L'interprétation exceptionnelle de DDL, en carcasse habitée par la folie du pétrole, toujours au bord de l'explosion, capable de faire jaillir pétrole, sang, mots assassins. Les ambiguïtés du personnage, aussi noir, poisseux et dangereux que le pétrole, son pouvoir de séduction et de manipulation, son cynisme, sa misanthropie. Un magnifique héros du "côté sombre". Les autres rôles subtilement travaillés : le demi-frère, ersatz physique de Plainview, l'évangéliste pop-star délirante, le fils victime.

L'implacable tragique : le pétrole souille et corrompt tous ceux qui l'approche et s'en servent. Le marché "pétrole contre nourritures spirituelles" passé entre l'entrepreneur et l'évangéliste tourne vite au "pétrole contre pourritures", tant il est vrai que la marée noire ne laisse personne indemne. Le film avance aussi sûrement qu'un gisement chemine sous terre en attendant de jaillir : là, tout peut arriver. Incendies, explosions, mort.

La mécanique parfaitement huilée de l'ensemble procure un plaisir d'autant plus grand qu'il s'agit d'un film spectaculaire. Pas de clichés. Pas de reconstitution historique lourdingue. L'action couvre des décennies sans une baisse de rythme. La caméra sublime l'immensité de la nature et la noirceur humaine. La direction d'acteur explore les limites des personnages. Subtil et puissant. Comme la folie.

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