Another year

Seniors in love

L'histoire

Celle d'un couple âgé et des personnes qui gravitent autour de leur affection.

Les plaisirs du film

La subtilité de la mise en scène. Une façon rare, sidérante de justesse, de capter les caractères, les relations familiales et amicales. Beaucoup d'humour.

L'intelligence du scénario. Pas vraiment d'intrigue, mais l'écran fourmille d'éléments à saisir, tout au long des saisons qui rythment le film. A chacune des saisons une personne intervient dans la routine "parfaite" de ce couple central. Une routine secrètement enviée, jalousée par ces personnes proches qui ne parviennent pas à "réussir" leur vie, notamment affective. Car le bonheur est ambigu, semble dire le film : il n'existe qu'en cultivant son jardin, en l'ouvrant aux autres. Mais dans certaines limites. Le bonheur peut aussi exclure, par un certain aveuglement égoïste.

La beauté de certains cadres. Dont celui, époustouflant, de la visite au frère veuf.

La scène d'ouverture, qui dit tout sur la malédiction très répandue de passer à côté de sa vie. Faute de pouvoir aimer. De pouvoir se laisser aimer. De pouvoir parler. De se connaître.

Le plan final, magnifique de sobriété.

Y aller ? Oui. C'est très dur, mais très juste.

2 commentaires:

Cécile a dit…

J'ai trouvé que le film jette un regard pertinent sur une femme de plus de 50 ans et ses angoisses existentielles face au vieillissement et au fait de "réussir" ou non sa vie. ("réussir" dans le sens où l'entend, avec pression, notre société de la performance : vivre en couple, vivre heureux, vivre dans une belle et grande maison, gagner de l'argent en suffisance voire largement, être décalé tout en sachant resté dans le rang, ne pas révéler ses faiblesses, ses dépressions, ses ratages)
Le basculement de mise en scène lors de l'arrivée à l'écran du frère (mutique, sombre et rock and roll) est subtil et assez féréce. Notre regard de spectateur s'inverse. Le couple idéal (qui agace à petit feu et par degrés) se rend tout à fait insupportable, trop lisse, égoïste voire bien-pensant. Mary, ses chagrins et ses frustrations deviennent bouleversants. Jusqu'au gros plan final - si désespéré - quoique la fin reste ouverte. Où court Mary ? vers le suicide, sa routine encore et toujours faite de plantages ou bien vers un renouveau ?
Mais dans l'ensemble, le film m'a ennuyée ... et je n'ai pas saisi l'enthousiasme qui animé bon nombre de critiques.

Cécile encore (pour correction) a dit…

>> assez féroce