Le Majordome



Le pitch

Des champs de coton à la victoire de B.Obama : près d'un siècle de lutte pour les droits de la communauté noire au travers de la vie du majordome de la maison blanche.


Les plaisirs du film


La grande difficulté de l'adaption du livre de Cécil Gaines résidait dans la retranscription de ces différentes époques, et la manière de les faire se succéder sans les trahir. Si le stylisme et les décors sont imparables, le didactisme vient troubler le rythme général du film, qui hésite entre longueurs sur des scènes anecdotiques et images d'archives parfois confuses pour accélerer le tempo du récit et passer au chapitre suivant. Toute la vie du majordome épouse ainsi l'histoire de son pays à la virgule près, ce qui laisse peu de place à la surprise, hélas, jusqu'au morceau de bravoure patriotique final.Le combat pour l'égalité raciale. Le réalisateur maîtrise son sujet et le traite par ce double prisme entre réalité sociale et couloirs feutrés du pouvoir : l'esclavage, la ségrégation raciale et ses drames, la montée des Black Panthers, les conséquences au sein des familles afro-américaines entre résigniation et révolte... Le pathos n'est jamais bien loin tant les épreuves s'enchainent. Forest Whitaker tient son personnage et vieillit bien, tout comme le reste du casting, plutôt réussi même si certaines stars (Carey, Kravitz, Winfrey) vampirisent l'écran de par leur statut. Ce n'est d'ailleurs pas tant leur performance qui pose problème. Bien dirigés, ils se révèlent même très bons. Leur charisme parasite cependant l'équilibre de certaines scènes intimistes pour permettre une empathie réelle, au delà du numéro de comédie. Si on ne peut reprocher l'adhésion de ces stars bankables et impliquées au projet, leur omniprésence est parfois maladroite.Les présidents composés par des acteurs qui font plaisir à voir ou revoir, particulièrement Alan Rickman, dont la finesse de jeu apporte à Ronald Reagan une subtilité so british qu'on ne lui connaissait pas.La séquence du drame du bus de Birmingham. Intense, insupportable.

Y aller ? Oui


NC

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