Melancholia


Spleen et idéal


L'histoire

Deux sœurs face à une planète qui s'apprête à percuter la Terre.

Les plaisirs du film

La paire Kirsten - Charlotte. Les deux actrices magnifiques, la blonde en sidération, en fusion cosmique, en dilution. La brune en retenue, en maîtrise, en volonté. Elles incarnent deux sœurs à la relation passionnante et tout en contradictions. Qui soutient l'autre ? Qui est la plus forte ? Dans la première partie, Charlotte porte Kirsten dans cet événement si terrestre, si civilisé, si absurde d'un point de vue cosmique, qu'est le mariage. Dans la seconde partie, Kirsten soutient Charlotte dans un lâcher prise ultime.

Le thème de la mélancolie, superbement traité ici, dans toute sa profondeur et ses subtilités. Tout le film en est une définition, belle et exacte. La mélancolique Kirsten, reprend corps, reprend vie en contact avec cette planète implacable. La scène où Charlotte la trouve nue, allongée sous la pâle lumière de l'astre est sublime. La blonde semble boire avec sa peau le pouvoir du corps céleste. La lucidité du mélancolique est bien montrée dans le film. Son incapacité à se colleter avec le trivial, le bourgeois, le convenu en sachant que l'essentiel se joue tellement ailleurs. Que le divertissement ne change pas le destin.

L'esthétique sophistiquée. Les cadres, la lumière, le stylisme. L'élégance de cette fin du monde balaye d'un coup toutes les autres apocalypses cinématographiques, les rend lourdes et grotesques.

Y aller ? Oui, et relire Starobinski sur Baudelaire.

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