Whatever works

Chacun cherche sa chance

L'histoire

Un vieux génie aigri recueille une stupide et charmante jeune femme.

Les plaisirs du film

La vivacité. D'autant plus extraordinaire qu'elle émane d'un vieux du cinéma, d'un homme de 75 ans, qu'on a dit passé, usé, gaga. Une leçon. Une leçon aux malades du montage cut, aux névrosés de l'action pure, aux accrocs du toc à la mode. Vitesse de l'action, répliques qui tuent, ellipses violentes, retournements et coups de théâtre, le tout avec une oie blanche et un boiteux aigri dans un pauvre appart. Respect.

Les acteurs. Lui, en génie auto-proclamé misanthrope et sarcastique, dont la violence verbale, face à ses élèves médiocres (il survit comme prof d'échecs) ou à sa belle-mère texane : extraordinaire. Un faux double du personnage Woody Allen : plus énervé, moins geignard, plus assassin. Elle, en tête de linotte irrésistible, banale et jolie, passant selon les scènes de Kirsten Dunst à Chloë Sevigny. Etonnante. Et les autres, le père, la mère, les amis. Tous excellents.

Le thème : la lucidité n'empêche finalement pas le plaisir. Carpe diem. Culcul, gnangnan, mais traité avec une énergie et une inventivité telles qu'il en devient nouveau. Et émouvant. On se dit que peut-être, dans cette force retrouvée, dans cette manière superbe de filmer la jeunesse (de l'esprit comme des corps), Woody Allen fait désormais de chacun de ses films le dernier de sa filmographie. Celui qui condense sa vie derrière et devant la caméra. Celui qui restera.

Alors, à voir ou pas ? Yes.

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