Burn after reading

Y-a-t-il un espion pour sauver mes implants ?

L'histoire

Même la CIA a du mal à suivre, alors...

Les plaisirs du film

La façon dont le film progresse, par poussées dans tous les sens. Après une exposition assez classique, la découverte d'un CD de données confidentielles dans un centre de gym allume la mèche. A partir de là, les destins s'entrecroisent de la façon la plus inattendue et forment une arborescence riche en surprises.

Frances McDormand, parfaite en hyper-frustrée hyper-contrôlée hyper-déterminée. En tension permanente, assez touchante dans son obstination, elle laisse derrière elle les prestations de autres acteurs, même parfaits, comme la pédiatre castratrice. Alors oui, Brad & George font leur numéro de gros bêtas, avec chacun ses manies (footing après l'amour, matière du sol, chorégraphies manuelles et coiffure eighties...). Mais comme souvent chez les frères Cohen, à part dans leurs films noirs (Fargo, sang pour sang, no country...), le style cartoon donne un côté un peu trop joué, un peu outré parfois assez fatiguant. Il faut reconnaître que la loufoquerie globale du film les fait glisser comme une gorgée de champagne un petit four trop salé.

Le jeu sur les codes des films d'espionnages. Ils sont tous là : filatures en voitures noires, oreillettes, hélicos... Mais au service d'une intrigue déjantée, pilotée par un couple de gens ordinaires dont un vraiment débile (Brad). Le principal plaisir est là : faire tourner à fond et à vide tous les rouages d'un film sur les services secrets. La disproportion entre la machine d'état et les enjeux des protagonistes (des seins refaits), qui rappelle par moment Dr Folamour. Du coup, certains passages obligés du genre "services secrets" deviennent hilarants. La transaction dans la voiture entre Brad et Malkovitch. La visite à l'ambassade russe. Les scènes à l'intérieur de la CIA qui suit l'affaire par dossier interposé.

Les bribes de réflexion sur l'amour à notre époque, combinaison de solitudes. Sur l'incapacité à se faire comprendre (accueils téléphoniques hostiles, incompréhension au sein des couples...). Sur la paranoïa engendrée par une société obsédée par le regard de l'autre sur soi (des implants aux performances sexuelles et sportives).

Malkovitch, magistral en symbole de l'ancien monde.

LE sex-toy.

fiche film

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