The spirit

Miller tue le père
article écrit par un invité >
Nicolas, merci à lui.


L’histoire

L’adaptation millerienne du célèbre comic’s book « the Spirit » de Will Eisner.

Les plaisirs du film

Le graphisme, les plans et les multiples effets d’ellipse qui font le succès des bd de Fanck Miller. On retrouve par exemple les ombres chinoises chères à l’auteur, et des références à l’ensemble de son œuvre. Miller redimensionne un personnage le Spirit crée au crépuscule des années 30 et lui apporte ses thèmes de prédilection : la violence stylisée de Sin City, mélange d’effets de série B (on se bat à coup de tête décapitée) et d’effets visuels (le sang n’est qu’une couleur qui contraste sévèrement avec le reste de l’image), le stylisme pointu de chaque personnage, des décors lugubres et post-industriels, enfin son goût pour le vigilant solitaire, brisé et englué dans un destin maudit.

Le thème de la femme fatale, parfaitement incarnée par un casting insoutenable, car c’est assurément l’enjeu majeur du film, au delà d’un scénario attendu et prétexte. Si le Spirit d’Eisner était un grand niais distribuant des bourre-pifs avant de réfléchir, celui de Miller est tourmenté et manipulé par toutes les femmes qu’il croise : la bonne Miss Dolan (Sarah Paulson), le feu sous la glace, la brute Eva Mendes, mix latino de Lauren Baccall et d’une danseuse du Pink, et la truande Scarlett J, soubrette nazie glam. Ces trois bombes ne sont pourtant que les faire-valoir des deux dernières : la Mort, appelée Lorelei (Jaime King) qui chapitre le récit, et la Ville elle-même, Central City, sorte de Manhattan digital en Noir et Blanc, auquel le Spirit appartient et parle tout au long du film.

L’amour de Miller pour son père Spirit(uel) Eisner. Amis et auteurs d’un remarquable livre d’entretiens aux éditions Rakham, les deux dessinateurs se vouaient un profond respect teinté d’admiration. Bouleversé par la mort d’Eisner, Miller ne pouvait qu’envisager son vrai passage à la caméra (qui se souvient de Robocop2 ?) qu’en rendant hommage à son vieux maître, qui aura lâché le Spirit après 20 ans de bons et loyaux services.

Samuel L Jackson joue très millième degré et permet au film de s’éloigner de la pesanteur chère à Franck Miller scénariste et réalsiateur. La BD d’Eisner est enjouée et pleine d’humour, son adaptation ciné en manque souvent pour attirer un plus large public que les aficionados bédéphiles. Des monologues lourds et complaisants ralentissent le film.

L’affiche du film, qui porte la signature d’Eisner.

Les Converses du Spirit.

fiche du film
http://babyloner.blogspot.com
blog de Nicolas

Aucun commentaire: