Augustine


Le médecin imaginaire

L'histoire

Une jeune femme se retrouve l'objet d'étude du professeur Charcot.

Les plaisirs du film

La séquence d'ouverture, véritable morceau de bravoure, concentré de montée en tension. Montage de plans serrés, étouffants, elle transcrit l'oppression éprouvée par Augustine de façon magistrale. Et, avec l'araignée de mer, initie le bestiaire du film.

Le genre hybride, qui éloigne le film, dès les premières images, de la reconstitution historique laborieuse et ennuyeuse. Un climat étrange, unheimlich, parsemé de touches fantastiques, irrigué d'une bande-son bien conçue. Des images gothiques de l'hôpital, une douceur dans les lumières, souvent poudrée, une attention précise aux décors, objets, vêtements qui joue l'effet de réel sans jamais passer devant le jeu des comédiens.

L'approche subtile du sort des femmes, considérées là comme des utérus corsetés, vision que le film fait voler en éclat dans son dénouement.

La peinture tristement comique de la médecine d'alors, faite d'intuition, d'imagination, de fantasmes, de machines et de procédés folkoriques. De récits, de compte-rendus, de schémas, de dessins qui ne sont, sous couvert de sérieux, que des projections imaginaires.

La très belle scène où le désir des deux s'incarne en une boule de poils roux maligne et caressante. 
 
Soko, à la puissance de jeu vigoureuse, à qui l'œil fermé donne le masque d'une créature mi-éveillée mi-dormante/morte. L’ambiguïté dont elle est capable par un demi-sourire, presque drôle face au bloc de gêne qu'est Lindon, exceptionnel de retenue toute scientifique.

La réflexion sous-jacente sur le métier d'acteur, "l'état de jeu", le théâtre, la scène. Le public, le voyeurisme. Le plaisir du spectacle.

Y aller ? Oui.

2 commentaires:

Cécile a dit…

Conseils :
"Le joli mai" de Chris marker (1962)
"Michael Kolhaas" (une histoire de vengeance)
"France Ha" (une américaine, danseuse, avec un look pas possible, énervante et sympa mais qui a du mal à sortir de l'adolescence et à prendre des décisions)
"Jimmy P" de Desplechin. (Matthieu Amalric, excellent en psychanaliste-anthropologue)

Cécile a dit…

Pas Augustine (dont la diffusion a été assez confidentielle) dommage ... Peut-être un jour en DVD.

et au fait : BONJOUR !