Réalité



Dreams are my reality

L'histoire

Une petite fille nommée Reality tente de retrouver la cassette vidéo que son père a extraite des entrailles d'un sanglier. Entre autres.

Les plaisirs du film

Le tissage des fils. C'est un film choral dès le début. Successivement, on découvre les vies de Reality, de Jason, du présentateur TV et des autres... Habituellement, ce genre de construction se met en route sympathiquement, donnant peu à peu le plaisir de voir des recoupements et des liens entre les personnages. Une logique se met en place. Ici, tout dérape, en finesse et en étrangeté. Les liens entre les destins existent bel et bien, mais souvent au détour d'un rêve. Les effets de miroir (titre d'un livre lu au lit par Elodie Bouchez), les mises en abymes, les échos se multiplient alors, selon un rythme paisible, dans un réel banal mais sublimé par une lumière californienne et superbe, désaturée.

Chabat.  Un délice d'humanité, de justesse, de finesse. 

L'humour. Une drôlerie spéciale, mêlant un absurde extrême à une sorte de gravité, qui lorgne du côté de Lynch et de Bunuel. 

Tout est sujet à interprétation. Réalité demande une participation active du spectateur, non pas pour comprendre le film dans sa succession, sa narration explosée, mais dans chacun de ses plans. Un plaisir de saisir les subtilités de chaque situation, les non-dits, les détails. Tout peut vouloir dire quelque chose d'autre, à commencer par le titre, prénom de la petite fille, elle-même personnage filmé doublement. 

Y aller ? Oui, en s'abandonnant au plaisir de renoncer à comprendre et de tout interpréter. Ce film est comme un rêve projeté sur écran. Aussi réel, aussi profond, aussi imprévisible et évanescent.

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