Les autres
L'histoire
Juliette sort de prison après avoir purgé 15 ans pour le meurtre de son enfant. Sa sœur Léa l'accueille chez elle.
Les plaisirs du film
L'interprétation magistrale de Kristin Scott Thomas. Durant tout le film émane d'elle une puissance discrète. Au début, fermée, dure, elle joue avec une subtilité remarquable l'agacement, la souffrance de retrouver la vie. Peu à peu, elle éclaire son personnage de l'intérieur, par touches discrètes, par avancées fragiles. Grâce à la comédienne, ce cheminement domine tout le film, au point que le scénario passe au second plan. Ce personnage fascine.
La manière de filmer le banal. Cafés, intérieurs de maisons, bureaux : la normalité apparaît dans tout son beige, son flou, son gris. Rien n'émerge, ne dépasse. Alors évidemment, sur ce fond médiocre, le secret de Juliette paraît d'autant plus monstrueux.
Le thème de la mort et de l'enfant, distillé par indices : le couteau brandi par Léa pour couper l'ananas, le terme de "tueuse" appliqué à la carrière professionnelle, le titre d'un livre Orphelin, l'ange du musée...
L'hommage rendu à la lecture, pratiquée par tous les personnages à un moment ou un autre du film, par le grand-père, véritable Victor Hugo du Post-it, par le père lexicographe footeux, par les enfants. Et plus généralement les citations visuelles ou sonores d'œuvres et d'artistes (affiche de Lubitsch, Kurosawa et Rohmer dans les conversations...).
La maladresse assez attendrissante de certaines scènes, comme la séquence Nescafé du week-end feu de bois, de la musique lourdement illustrative de Jean-Louis Aubert, le stylisme un peu trop "vraisemblable" pour être juste...
Le propos assez fin sur la frontière entre soi et les autres. Les premiers moments du film insistent sur la distance entre Juliette et ceux qu'elles croisent, tous insupportables, de l'assistante sociale odieuse de banalité à sa petite nièce et ses babillages... Cette frontière sépare Juliette de ceux qui n'ont pas tué. De ceux qui n'ont pas fait de prison. Mais elle sépare aussi ceux qui savent qu'elle a tué de ceux qui ne savent pas. Pour ramener Juliette, il faut passer de l'autre côté de la frontière.
fiche film & séances
site officiel il y a longtemps que je t'aime
L'histoire
Juliette sort de prison après avoir purgé 15 ans pour le meurtre de son enfant. Sa sœur Léa l'accueille chez elle.
Les plaisirs du film
L'interprétation magistrale de Kristin Scott Thomas. Durant tout le film émane d'elle une puissance discrète. Au début, fermée, dure, elle joue avec une subtilité remarquable l'agacement, la souffrance de retrouver la vie. Peu à peu, elle éclaire son personnage de l'intérieur, par touches discrètes, par avancées fragiles. Grâce à la comédienne, ce cheminement domine tout le film, au point que le scénario passe au second plan. Ce personnage fascine.
La manière de filmer le banal. Cafés, intérieurs de maisons, bureaux : la normalité apparaît dans tout son beige, son flou, son gris. Rien n'émerge, ne dépasse. Alors évidemment, sur ce fond médiocre, le secret de Juliette paraît d'autant plus monstrueux.
Le thème de la mort et de l'enfant, distillé par indices : le couteau brandi par Léa pour couper l'ananas, le terme de "tueuse" appliqué à la carrière professionnelle, le titre d'un livre Orphelin, l'ange du musée...
L'hommage rendu à la lecture, pratiquée par tous les personnages à un moment ou un autre du film, par le grand-père, véritable Victor Hugo du Post-it, par le père lexicographe footeux, par les enfants. Et plus généralement les citations visuelles ou sonores d'œuvres et d'artistes (affiche de Lubitsch, Kurosawa et Rohmer dans les conversations...).
La maladresse assez attendrissante de certaines scènes, comme la séquence Nescafé du week-end feu de bois, de la musique lourdement illustrative de Jean-Louis Aubert, le stylisme un peu trop "vraisemblable" pour être juste...
Le propos assez fin sur la frontière entre soi et les autres. Les premiers moments du film insistent sur la distance entre Juliette et ceux qu'elles croisent, tous insupportables, de l'assistante sociale odieuse de banalité à sa petite nièce et ses babillages... Cette frontière sépare Juliette de ceux qui n'ont pas tué. De ceux qui n'ont pas fait de prison. Mais elle sépare aussi ceux qui savent qu'elle a tué de ceux qui ne savent pas. Pour ramener Juliette, il faut passer de l'autre côté de la frontière.
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