L'exercice de l'Etat


Les marches du pouvoir

L'histoire 
Un ministre confronté à la gestion d'un accident d'autocar et à ses propres contradictions carriéristes.

Les plaisirs du film

La liberté prise par le metteur en scène, qui ne rechigne ni aux séquences d'actions pures, ni aux scènes oniriques pour traiter un sujet finalement peu traité en France, les coulisses du pouvoir. Du coup, on échappe aux clichés, aux castings trop attendus. On sent un naturel, une connaissance du sujet très documentée, mais de l'intérieur.

Le plaisir. Le sexe, de la pathétique minipartouze sur fond de techno à l'image d'ouverture, proprement monstrueuse et excitant toutes les interprétations. L'alcool, des grands crus comme ultime consolation pour M. Blanc à la picole d'Olivier Gourmet en visite imposée chez les pauvres. Et le pouvoir, ici bien montré. Pouvoir de l'image, des mots, des visites de terrain, de la vitesse. 

Le choix très fin d'Olivier Gourmet, très humain, pas du tout caricature du requin politique. Plutôt impliqué, sincère, jonglant avec les contradictions de sa fonction et la violence du petit milieu des politiques parvenus au sommet de l'Etat.

L'atmosphère globale de déréliction, tant des hommes que des valeurs et du système étatique. Une ambiance assez fascinante de fin d'un monde, de moisissure d'un système, d'entrechoquements d'ambitions risibles.

Y aller ? Oui, et voir en parallèle Les marches du pouvoir

2 commentaires:

Cécile a dit…

ah vous êtes revenu ! :-)
suis passée à côté de ce film qui m'intéressait pourtant. (le temps, le temps)
Hâte de savoir ce que vous avez pensé de Shame et A dangerous method (pauvre pauvre Docteur Jung ...). Pas été au ciné depuis longtemps. Le Havre de Kaurismaki est sans doute le dernier film que j'aie vu. du coup, je zyeute le pariscope. J'irais bien voir "les chants de Mandrin de Rabah Ameur Zaïmèche - un film sans budget (mais qui ne passe pratiquement plus ...) bon cinéaste. pas bruyant. pas hyper-médiatique.

ta d loi du cine a dit…

Intéressante analyse distanciée. Plutôt que "des mots", j'aurais choisi le "pouvoir de la parole" (aux divers sens de parole qu'on engage, de parole qu'on verbalise en temps réel, qu'on oppose dans un dialogue, de parole qu'on cherche et qu'on cisèle pour frapper l'imagination...
A propos de mot en tout cas, grâce à vous, je viens d'être amené à chercher avec précision la définition de "déréliction": spontanément, j'aurais traduit ce terme par "effritement", alors que le véritable sens semble être "sentiment d'abandon, de solitude". Merci!
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola