Rien que pour les yeux
L'histoire
Bond, toujours à la recherche du tueur de Vesper ( Casino Royale), s'attaque à l'organisation criminelle qui a osé tirer sur M.
Les plaisirs du film
Le jeu de massacre : cette nouvelle version de Bond incarné par Craig, depuis Casino Royale, et plus encore ici, joue à massacrer les codes James Bond. D'où le chagrin des gardiens du temple. Mais où sont passés les "My names is Bond. James Bond.", les martini-vodkas, les gadgets, l'ironie du personnage, les Q et autres passages-obligés sans quoi ce n'est plus du Bond mais du Jason Bourne ? Où sont-ils ? Toujours là. Mais détournés, cités ou massacrés. Exemples : l'Aston Martin pulvérisée dans les premières secondes. Le générique avec le jeu des points renvoyé à la fin. Le cocktail dans l'avion - Bond ne sait pas ce qu'il boit et s'en tape. Très subtilement, le film fourmille ainsi de détails empruntés à la mythologie Bond, jusqu'à des références explicites comme la fille tuée au pétrole (Goldfinger).
L'audace. Le film rend le meilleur service au mythe en le tirant de passages obligés paresseux (de vraies trouvailles devenues au fil des films des tics, comme le méchant à l'œil torve et au chat sur les genoux, l'usine à gadgets pifs de Q, la séquence finale de la base qui explose pendant 1h), et en le propulsant pleinement dans son époque, la nôtre, sombre et inquiète, sans repères stables. Les meilleurs OO7 de la série restent ceux qui captent leur temps.
La nervosité. Ce Bond-là est violent, alcoolique, impénétrable et inquiet. Le film semble monté par le personnage à coups d'ellipses, de syncopes, de fracas sonore. Rien n'est grotesque ou ridicule. Les boursouflures de certains épisodes précédents, comme l'omniprésence écœurante des sponsors, ont disparu. Les blagounettes qui tombent à plat ont fait place à 2 ou 3 répliques drôles et précises. On est au plus près de l'os, en plein dans le muscle. Du coup, n'importe quel Bond antérieur ressemble à L'île aux enfants.
L'étrangeté du casting. On se remet difficilement de ce Bond ressemblant vaguement, selon les angles, à Poutine, à Houellebecq ou au méchant russe éternel. Mais son air buté, ses manières de butor et sa mélancolie noire font qu'on lui pardonne, un peu comme M lui pardonne, en mère indulgente envers son petit garçon (hyper)turbulent mais loyal.
fiche film & séances
L'histoire
Bond, toujours à la recherche du tueur de Vesper ( Casino Royale), s'attaque à l'organisation criminelle qui a osé tirer sur M.
Les plaisirs du film
Le jeu de massacre : cette nouvelle version de Bond incarné par Craig, depuis Casino Royale, et plus encore ici, joue à massacrer les codes James Bond. D'où le chagrin des gardiens du temple. Mais où sont passés les "My names is Bond. James Bond.", les martini-vodkas, les gadgets, l'ironie du personnage, les Q et autres passages-obligés sans quoi ce n'est plus du Bond mais du Jason Bourne ? Où sont-ils ? Toujours là. Mais détournés, cités ou massacrés. Exemples : l'Aston Martin pulvérisée dans les premières secondes. Le générique avec le jeu des points renvoyé à la fin. Le cocktail dans l'avion - Bond ne sait pas ce qu'il boit et s'en tape. Très subtilement, le film fourmille ainsi de détails empruntés à la mythologie Bond, jusqu'à des références explicites comme la fille tuée au pétrole (Goldfinger).
L'audace. Le film rend le meilleur service au mythe en le tirant de passages obligés paresseux (de vraies trouvailles devenues au fil des films des tics, comme le méchant à l'œil torve et au chat sur les genoux, l'usine à gadgets pifs de Q, la séquence finale de la base qui explose pendant 1h), et en le propulsant pleinement dans son époque, la nôtre, sombre et inquiète, sans repères stables. Les meilleurs OO7 de la série restent ceux qui captent leur temps.
La nervosité. Ce Bond-là est violent, alcoolique, impénétrable et inquiet. Le film semble monté par le personnage à coups d'ellipses, de syncopes, de fracas sonore. Rien n'est grotesque ou ridicule. Les boursouflures de certains épisodes précédents, comme l'omniprésence écœurante des sponsors, ont disparu. Les blagounettes qui tombent à plat ont fait place à 2 ou 3 répliques drôles et précises. On est au plus près de l'os, en plein dans le muscle. Du coup, n'importe quel Bond antérieur ressemble à L'île aux enfants.
L'étrangeté du casting. On se remet difficilement de ce Bond ressemblant vaguement, selon les angles, à Poutine, à Houellebecq ou au méchant russe éternel. Mais son air buté, ses manières de butor et sa mélancolie noire font qu'on lui pardonne, un peu comme M lui pardonne, en mère indulgente envers son petit garçon (hyper)turbulent mais loyal.
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